Rome. Les Bas-fonds du Baroque – Petit Palais
Les Bas-fonds du Baroque, la Rome du vice et de la misère qui se tient depuis peu au Petit Palais faisait vraiment partie des expositions que j’attendais avec impatience cette année.
Le but de l’exposition ? Faire découvrir la Rome de la première partie du XVIIè siècle sous un nouveau jour, pas celui des splendides décors et du faste, mais une Rome naturaliste, triviale et corrompue.
Mon avis en résumé
Une belle exposition qui s’appuie sur une impressionnante scénographie, et dont les oeuvres servent un propos presque plus historique qu’artistique. Le parcours, pourtant simple, parvient à traiter la problématique de façon approfondie.
La muséographie
Comme pour l’exposition Jordaens, les décors ont été particulièrement soignés. Le vestibule avec ses grandes tentures rouges et son obélisque offre une mise-en-bouche majestueuse et une fois entrée dans l’exposition, on est tout de suite plongé dans l’ambiance de l’époque avec des murs recouverts de reproductions de la ville et un plan astucieux qui vous indique où chaque peintre résidait.
On saluera le passage des salles sobres avec des murs qui évoquent la simplicité des maisons populaires de l’époque, à des salles riches rappelant le faste des palais, notamment grâce à un jeu de miroirs saisissant. On évoque ainsi implicitement le passage des moeurs viciés de la rue aux murs des plus riches demeures.
Enfin, j’ai eu un gros coup de coeur à la fin de l’exposition pour la « cabine photo baroque » qui permet aux gens de se prendre en photo en habits d’époque. C’est une vraie bonne idée, simple et efficace pour engager le visiteur dans une démarche active.
Les oeuvres
On retrouve dans cette exposition de très belles oeuvres de Manfredi, Valentin de Boulogne, Régnier, Gellée… mais les plus remarquables restent sans conteste pour moi, celles de Simon Vouet.
L’exposition ouvre sur deux belles oeuvres de Manfredi, à défaut j’imagine d’avoir pu présenter au moins un Caravage. Ce dernier, chantre du naturalisme, est en effet cité à maintes reprises lors du parcours et il aurait été intéressant d’introduire le propos avec son travail. Cela dit, on ne boude pas son plaisir devant son disciple qui ouvre l’exposition et la referme également avec une belle oeuvre mélancolique qui retient l’attention.

Scène de taverne avec un joueur de Lutte – Bartolomeo Manfredi
Dans la salle qui évoque le plaisir et les vices, on retrouve une magnifique Joueuse de guitare par Vouet qui nous offre un raccourci de la main virtuose et le portrait d’un Jeune-homme aux figues, du même artiste, exécuté avec une maîtrise saisissante.
Les artistes du nord n’étaient pas non plus en reste avec notamment un magnifique Concert avec trois musiciens de Gerrit Van Honthorst, dont on admirera le très beau clair-obscur qui vient magnifier le couple chanteur et dont le procédé de la flamme dissimulée sera réutilisé plus tard par Georges de la Tour.
Pour aller plus loin
Découvrez la conférence de présentation de l’exposition par ses commissaires dans une vidéo de 53 minutes !
Informations pratiques
Les Bas-fonds du Baroque. La Rome du vice et de la misère.
Jusqu’au 24 mai 2015. Du mardi au dimanche de 10h à 18h.
PT : 11€ / TR : 8€ / Gratuit jusqu’à 17 ans inclus.